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mai 15

Visby, plaque tournante du commerce hanséatique

Quoi ?? Écrire ?? Mais … Une petite galerie photo et c’est marre, nan ? Non ? Bon, bon, ben on s’y colle.

1 Débarquement sur Gotland

Du pont, l’on apercevait la côte, et tout le long, des moulins à vents en plein travail. Leurs pales tournaient lentement et leur direction donnait avec une précision étonnante celle par où le vent provenait. Tous se dressaient au milieu de terres cultivées, non loin de la ville. À ‘extérieur du mur d’enceinte, personne n’était pourtant à l’abri des brigands, d’après ce que l’on m’avait raconté. Mais lorsque la muraille avait été érigée, il semblait que la population aurait pu croître encore indéfiniment. Trente années de commerce avec Novgorod et Lubeck auront fait mentir les architectes. Aujourd’hui, l’on voyait nettement les maisonnées densément agglutinées autour des églises et du port. Leurs façades multicolore cachaient d’étroites ruelles pavées dont on distinguait les extrémités, près du rivage. La mer semblait clémente en ce lieu, à en juger par la proximité des constructions les plus téméraire des flots de la Baltique. Il faisait aussi chaud qu’il était possible en ce début de printemps et la berge était envahie par les promeneurs. Au loin, il était toujours possible d’observer la falaise que nous avions longée pour arriver à Visby. L’île avait l’air généreuse et douce, mais c’était sans compter sur la pauvreté et la misère des paysans qui cultivaient les terres. Après tout, c’était partout pareil. La Hanse n’était pas dotée de ses prestigieux privilèges pour subvenir à la faim des vilains. Et le commerce enrichi les marchands, guère les cultivateurs. Ceux de Visby, tout à leurs affaires, avaient d’ailleurs lâchement laisser périr par millier leurs administrés devant les portes de la ville lors de l’invasion Danoise. Les tours qui se dressaient tous les 50 mètres le long des remparts avaient à n’en point douter de la grandeur, mais à leur pied étaient enterrés les cadavres de ceux qui avaient tenté de défendre l’île à la seule aide de leurs fourches, en vain. Le ciel bleu, parcouru de nuages blancs moutonnants, laissait espérer une soirée baignée d’une belle lumière que l’on m’avait souvent vantée. On voyait maintenant nettement les églises pointer leurs tours vers les cieux. Dans quelques minutes, je pourrais enfin me promener, moi aussi.

Les marins s’écriaient déjà comme notre navire accostait. Les bouts s’élançaient de toutes parts et les bêtes dans la cale s’agitaient de plus en plus. Bientôt, la coque en bois verni fut alignée sur le quai et la passerelle en bois installée. Les hommes déferlèrent sur la terre ferme alors que commençait aussitôt le déchargement qui prendrait toute la fin de l’après-midi. Je restais accoudé au bastingage quelques instants pour contempler la cohue en contrebas et les façades en briques pour les plus luxueuses, en bois pour les autres. Je voyais bien les colombages et les pignons échelonnés, faisant face aux pavillons de toutes provenances. Russe pour l’un, Saxon pour l’autre. Mes collègues de Westphalie avaient la part belle. Leur comptoir était manifestement florissant. Je descendais enfin de mon esquif et parti au hasard dans l’une des rues. Je remontais avec plaisir les déclivités étroites, trop heureux de tâter le sol ferme et immuable à nouveau. Les portes étaient tout aussi chamarrées que les fenêtres et les crépis. Leur faible hauteur aurait pu convenir à de petits trolls et il fallait observer que le sol, à l’intérieur des maison, était en dessous du niveau de la rue. Partout, les cris retentissaient et l’activité ne laissait pas de place à l’oisiveté. Je contournais des ruines d’arc-boutant remontant aux dernières batailles et traversais les rues principales. Les échoppes présentaient mille tentures, les peaux d’ours le disputant aux soieries. Des effluves de cuisines diverses émanaient d’auberges environnantes et je me rappelais alors mon estomac vide. Il était grand temps pour moi de profiter de mes économies pour m’attabler gaiement !

2 Et un peu de photo … Au cas où …

D’autres viendront.

[EDIT] en voilà un peu plus :

3 Et enfin, quelques éclaircissements

À l’occasion de la venue de Jeanne à Stockholm fin Avril, nous sommes allé voir ce qu’il y avait sur Gotland, l’île de prédilection des Stockholmer lorsqu’il s’agit de partir en vacances. Nous prîmes donc l’automobile et partîmes vers Ninasham, petite ville côtière d’où un ferry nous emmena vers Visby.

Les deux jours suivants ne furent que balades et visites et couchés de soleil et fossiles et pic-niques et crêpes et et et …. Enfin, c’était pas mal, quoi.

Le retour fût plus calme et nous remontions dans la voiture sans prêter attention, comme à l’ordinaire, aux multiples bruits que produisait le moteur fatigué par 10 années à parcourir les routes Françaises et à présent Suédoises.

Et bien entendu, lorsque le moment fût venu de ramener Jeanne à l’aéroport, alors que le silence régnait dans l’habitacle et que les sourires n’étaient plus, un soudain craquement retenti et, le temps de se garer sur une aire d’autoroute, le volant ne répondait plus et un voyant de batterie clignotait en rouge sur le tableau de bord.

Bilan :

facture

La douloureuse porte bien son nom ...

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